A[r]BOR[e]TUM


English
Installation protéiforme, work in progress depuis mars 2020.
Serre, espace de documentation, grainothèque, laboratoire de transformation.

A[r]bor[e]tum  est une recherche artistique autour de la contraception et l’avortement  végétal.

Depuis des temps immémoriaux et dans toutes les civilisations, les plantes sont nos alliées : elles nous soignent, nous nourrissent ou nous réchauffent.
Elles sont également utilisées pour leurs vertus contraceptives ou abortives, par des personnes menstruées et par celles produisant des spermatozoïdes. Les plantes sont capables de provoquer les règles, favoriser les contractions, éviter l’implantation de l’embryon, inhiber la capacité fécondante des spermatozoïdes ou générer une azoospermie* réversible​.
À partir de recherches s’appuyant au départ sur la thèse : Les plantes réputées abortives dans les pratiques traditionnelles d’avortement au Maroc, soutenue par Meryem El Fennouni et sur L’encyclopédie d’utovie : inventaire des plantes abortives, j’ai choisi de cultiver sous serre et leds horticoles, une vingtaine de plantes en fonction de leurs besoins climatiques et de la pluralité de leurs propriétés thérapeutiques.

Multiforme, interactif, collaboratif et rhizomatique, ce projet propose :
>> une SERRE connectée et automatisée, pour cultiver sous tout type de latitude semis, boutures et plantes.
>> un LABORATOIRE de transformation de plantes issues de la serre.
>> une BIBLIOTHÈQUE composée de nombreuses ressources mises à disposition pendant l’exposition : de la naturopathie gynécologique à la contraception testiculaire, par exemple. Certains documents sont également téléchargeables sur cette page web.
>> une BANQUE de SEMENCES VÉGÉTALES
>> une COLLECTE de RECETTES compilant les usages traditionnels gynécologiques et thérapeutiques, liés aux plantes anticonceptionnelles, se construit et prolifère au fil de mes voyages, rencontres ou explorations sur le web. La cueillette de ce savoir va se poursuivre autour du monde, en allant à la rencontre de praticien.nes de différentes cultures, pour échanger nos expériences et enrichir nos connaissances grâce aux manières de faire de chacun.es. Ces savoirs, transmis le plus souvent de manière orale, seront consignés dans une base de données open-source, accessible à tous.tes depuis internet. La technologie numérique permet de mettre en commun et de mémoriser ces connaissances mondiales, pour les partager avec le plus grand nombre, voire même les transmettre aux générations futures.

A[r]bor[e]tum propose de s’émanciper de la toute puissance des lobbys pharmaceutiques, en se reconnectant à nos corps et nos savoirs ancestraux. C’est une alternative à la médicalisation hormonale, une invitation à prendre notre santé en main, à devenir plus autonome en redécouvrant la puissance des plantes.
Stratégie de résistance face à la biopiraterie**, ce projet est réalisé sous licence creative commons, afin d’être reproduit par celleux qui le souhaitent​. Plutôt que d’acheter des plantes, lorsque cela est  possible, je préfère utiliser la formidable aptitude des plantes à se reproduire par multiplication végétative : bouture, division de touffe, marcottage ou pratiquer le troc de plantes et de graines.
Ce projet constitue également une réponse aux nombreu.ses législateurs qui attaquent nos droits à l’autonomie corporelle et souhaitent contrôler nos corps, comme récemment en Alabama, en Pologne, ou lors de la Déclaration du Consensus de Genève, initiative menée par le gouvernement Trump, où 32 pays ont pris une position commune anti-ivg. Puis en juin 2022, la Cour suprême américaine a révoqué l’arrêt Roe vs Wade, qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter aux États-Unis, entraînant un recul important de nos droits puisque treize états ont interdit l’avortement sur leur territoire.

* Azoospermie : absence totale de spermatozoïdes dans le sperme
** Biopiraterie : privatisation du vivant et des savoirs traditionnels sur la biodiversité, notamment par le biais de brevets.

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Tous mes remerciements à Monique Forestier & Fred Blondeau pour leurs conseils et leurs généreuses contributions, ainsi qu’à la région Occitanie pour son soutien au projet, au titre de l’aide individuelle à la création.

 

– CAHIER de RECHERCHE –