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Installation in-situ, work in progress, 2018-2019.
Cartouches explosées et percées, plaques métalliques, peinture dorée.
Produit avec le soutien de Horst-Steel, Teufelsberg team, SC Diana & Institut für Alles Mögliches.
Teufelsberg est une colline artificielle à Berlin, érigée grâce aux 12 millions de m3 de gravats déblayés par les Trümmerfrauen (littéralement : femmes des ruines), après les bombardements de la seconde guerre mondiale. Ces décombres ont servi à ensevelir l’université militaire nazie qui n’avait pu être détruite à l’explosif. À partir de 1957, la NSA (agence nationale de sécurité américaine) construit au sommet de la colline, une station d’espionnage surnommée « la grande oreille », où pendant 20 ans américains et britanniques ont capté les ondes électromagnétiques venues d’URSS et de RDA.
De ce vestige de la guerre froide, il reste 4 radômes, sorte de boule géodésique recouverte d’épaisse bâche blanche servant à cacher l’orientation des antennes.
Au fil du temps, la bâche s’est déchirée, éventrée, perçée.
Je souhaite réparer 5 de ces triangles mis à nus, avec des plaques métalliques incrustées de cartouches de chasse : Depuis l’extérieur du radôme, la forme du triangle s’inspire des blindages électromagnétiques, sorte de cage de Faraday empêchant les ondes électromagnétiques de passer et annulant ainsi la fonction initiale du radôme.
À l’intérieur, chaque triangle dessine un motif prélevé dans des patterns textiles, en mémoire des Trümmerfrauen du monde entier qui nettoient et reconstruisent les villes après les conflits.
La brillance des triangles à l’extérieur et l’intensité colorimétrique des motifs à l’intérieur, évoluent au fur et à mesure de la course du soleil. Pour le moment, 3 triangles sont réalisés … Work in progress.