HOW DO WE SEE THE SEA?



English
Co-création Majdal Nateel & Annlor Codina, projet LINE phase 1, 2019
Installation  : dessin au pastel gras 113 x 37 cm & son + projection vidéo sur une sphère de 80 cm en barbelés rasoirs posée sur un cercle de sable de 160 cm.

J’ai dessiné une succession de ronds, contenus dans un périmètre précis, correspondant à la zone d’accès maritime attribuée aux palestinien.·nes par Israël. Ces ronds bleus au tracé enfantin reflètent pour Majdal, le rapport particulier des enfants gazaoui.es à la mer, en raison de toutes les contraintes imposées par l’occupation.
Pour comprendre cette relation complexe des gazaoui.es à la mer, je me suis documentée. J’ai appris que la pêche est soumise à un périmètre de navigation arbitraire et fluctuant. Tributaire des fréquentes restrictions de l’occupant, sa superficie varie, au gré des tensions, de 0 à 12 milles nautiques (22 Km). Loin des eaux poissonneuses.
La marine israélienne ouvre le feu sur les bateaux qui débordent des limites. Des pêcheurs sont régulièrement blessés voire tués et leurs embarcations endommagées. L’interdiction d’accéder à la mer est aussi utilisée comme mesure punitive collective, en représailles aux manifestations du vendredi pour le droit au retour, par exemple.
En plus des frégates de guerre sillonnant en permanence l’horizon, Israël construit une barrière maritime s’étendant sur 200m de long et 50m de large, dans la mer. Cette digue fortifiée, scellée dans la Méditerranée, est surmontée d’une infrastructure défensive mêlant détecteurs et clôture de barbelés, 6 m au-dessus de la mer. L’installation vidéo découle de ces recherches.
How do we see the sea?, évoque les perceptions différentes éprouvées face à la mer Méditerranée que nous partageons. Dans un paysage maritime similaire au notre, Majdal nous propose d’expérimenter les émotions particulières ressenties par les gazaoui.es