Au croisement de l’installation, de l’atelier, de l’ingénierie et d’une esthétique DIY, No Bird intègre un mécanisme de ball-trap, un propulseur de plateaux faits en papier mâché, le tout relié à un système informatique recensant et analysant en temps réel des flux RSS dont les sujets se relient à des conflits géopolitiques afin d’observer et donner à voir les conflits les plus représentés médiatiquement.
Les focus médiatiques sur certains conflits modèlent-ils l’opinion public, ses idéaux et une certaine compréhension du monde ?

No Bird se divise en deux espaces :
-un atelier de production DIY comprenant tout le matériel nécessaire pour modifier des plateaux de ball trap à partir de vos journaux.
– une zone de tir contenant un lanceur de ball trap piloté :
– soit par les dépêches de presse extraites du flux RSS yahoo news.
– soit par les visiteurs via un boitier de commande. (version alpha)

No Bird explose l’information, met en déroute l’automatisation des données et l’abstraction des territoires par une réappropriation des outils de pouvoir.
No Bird devient un outil géopolitique, stratégique, poétique et révèle par l’espace dans lequel il s’active la nécessité d’une pensée critique des médias et l’urgence d’une déconstruction des mécaniques informationnelles, elles-mêmes vecteurs d’un pouvoir.

Atelier DIY de production de plateaux de ball-trap modifiés :
Destructeur de documents, balance, robots mixeurs, gabarits, chiffons, tamis, jerrican d’eau, bassines, planches, rouleaux, farine, colle à papier, néons, tréteaux, journaux.
Étuve, lavabo et presse hydraulique DIY.

L’atelier se compose en grande partie d’objets élaborés via des techniques prélevées sur le web, dans une logique DIY et propose au visiteur de fabriquer de la pâte papier à partir de journaux qu’il a amené.
L’atelier est situé face à la planisphère visé par le lanceur de ball-trap. Il est agencé de manière conviviale et pratique pour permettre à plusieurs personnes de fabriquer en même temps, en échangeant avec son voisin, ou en suivant  les tutoriels à sa disposition.
Chaque participant déchiquette le journal apporté à l’aide du destructeur de documents.
Puis il mélange les morceaux de journaux avec de l’eau afin d’avoir une consistance homogène.
Pour finir, il essore le tout dans un linge afin d’extraire un maximum d’eau jusqu’à l’obtention d’une pâte papier qui lui servira à modifier les plateaux de ball trap.
Les outils nécessaires à cette réalisation sont en libre accès et s’utilisent en autogestion : de l’usage de l’outil à son nettoyage.
En proposant ce temps d’interaction volontairement low-tech, j’invite les participants à questionner la production de l’information et la perception du monde induite par ce flux médiatique continu.

Zone de documentation : Classeur d’apprentissage du programme informatique de No Bird (Programme type machine learning  supervisé appliqué à du texte, afin que l’algorithme apprenne à classer des nouvelles données en se basant sur ce qu’elle connaît : un ensemble de données classées manuellement), table, banc.

Chaque semaine le programme informatique nous livre les 100 mots les plus représentatifs/caractéristiques des dépêches concernant un conflit. Ces « most informative features » sont classées au fil de l’actualité et mis à la disposition du public lors de l’exposition